La communauté mondiale du paludisme se félicite des derniers investissements réalisés dans la mise au point d’un nouveau vaccin contre le paludisme et appelle à davantage d’investissements pour parvenir à une nouvelle vague baisse rapide des décès et des cas de paludisme
Genève, 6 décembre 2021 -- Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme appelle à une action urgente à la lumière de nouveaux faits indiquant que le paludisme tue plus d’enfants par rapport aux précédentes estimations ce qui avait été estimé précédemment. À cela s’ajoute une augmentation des infections et des décès dus au paludisme en 2020, principalement en raison des répercussions de la pandémie de COVID-19.
Grâce à une nouvelle méthode d’analyse des causes de décès des enfants de moins de cinq ans pour l’ensemble des maladies*, le Rapport 2021 sur le paludisme dans le monde publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)* fait état d’une augmentation des estimations de l’impact du paludisme dans le monde au cours de la période 2000-2020.
Les estimations confirment que, depuis 2000, les efforts déployés dans le monde ont permis de réduire de moitié les taux de mortalité dus au paludisme et de sauver 10,6 millions de vies. Cependant, 627 000 personnes sont encore décédées de cette maladie évitable et traitable en 2020, le continent africain représentant 96 % des décès dus au paludisme dans le monde. Les auteurs du rapport ont également évalué pour la première fois les conséquences de la pandémie, confirmant que les efforts de collaboration des pays et des partenaires ont permis d’éviter le pire scénario, à savoir un doublement potentiel des décès dus au paludisme l’année dernière.
Dr Abdourahmane Diallo, Directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme déclare :« L’édition de cette année du Rapport sur le paludisme dans le monde jette un nouvel éclairage sur le lourd tribut que le paludisme continue de faire payer aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, en particulier les enfants en Afrique. En outre, cette réalité inacceptable contribue à surcharger les systèmes de santé et à entraver la croissance économique. Compte tenu de la persistance de cette pandémie, il est clair que les investissements dans la lutte contre le paludisme doivent être au cœur du renforcement des systèmes de santé et de la riposte face à la COVID-19.
La récente décision de financement d’un vaccin contre le paludisme par Gavi représente le premier investissement majeur dans la mise à disposition d’un nouvel outil qui peut aider à sauver un plus grand nombre de vies du paludisme, à un moment où la COVID-19 et d’autres crises humanitaires rendent la lutte contre cette maladie mortelle encore plus difficile.
Nous sommes à présent à un moment critique, et je demande instamment aux dirigeants mondiaux de renouveler leur engagement et leurs investissements. Grâce à un financement accru, à un accès à des outils permettant de sauver des vies et à une innovation forte dans de nouveaux outils afin de conserver une longueur d’avance sur le moustique et le parasite qui ne cessent d’évoluer, nous pouvons accélérer l’action transformatrice et mettre fin au paludisme en l’espace d’une génération. C’est maintenant qu’il faut agir. »
Les investissements à long terme dans la lutte contre le paludisme ont permis aux pays de faire preuve d’une plus grande résilience dans leur riposte face à la COVID-19, tandis que les efforts héroïques des pays, des partenaires et des agents de santé communautaires utilisant des stratégies innovantes, une forte volonté politique et la mobilisation de nouveaux financements ont tous été cruciaux pour éviter le pire scénario.
Malgré les difficultés, les pays et les partenaires ont fait en sorte que 72 % des programmes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide pour sauver des vies ont été mis en œuvre en 2020. Plus de 33 millions d’enfants ont également bénéficié d’une chimioprévention du paludisme saisonnier, soit un nombre sans précédent. Les résultats montrent toutefois que les perturbations liées à la COVID-19 ont contribué à une augmentation de 69 000 décès supplémentaires dus au paludisme et de 14 millions de cas de paludisme supplémentaires en 2020 par rapport à 2019.
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme appelle tous les pays à augmenter de manière substantielle leurs investissements dans la lutte contre le paludisme afin d’améliorer les programmes de lutte contre le paludisme et l’utilisation des données en temps réel et des outils de surveillance, tout en accélérant la mise au point et la fourniture d’outils transformateurs. Ces investissements essentiels contribueront à renforcer l’état de préparation des pays à la pandémie, à protéger les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme et à atteindre les objectifs mondiaux d’élimination et, à terme, d’éradication.
Accélérer la mise en place d’une réserve de projets d’innovation solide et capable de changer la donne dans la lutte contre le paludisme
Le paludisme est une maladie impitoyable et la lutte contre cette maladie se trouve dans une situation incertaine. L’augmentation de la population signifie qu’il y a plus de personnes exposées au risque de paludisme, en particulier celles qui vivent dans des communautés éloignées et rurales, et qui doivent bénéficier d’interventions vitales. En outre, les urgences humanitaires et liées à la COVID-19 menacent l’accès aux interventions contre le paludisme et exigent des innovations dans leur mise en œuvre.
Après des années de recherche et de développement, il est maintenant devenu possible de créer et de mettre en place la réserve de projets d’innovation la plus solide de l’histoire dans la lutte contre paludisme, qui vise à relever ces nouveaux défis et à proposer des outils de prévention et de traitement plus efficaces et de plus longue durée, qui profitent à tous les âges. Il s’agit, entre autres, de la mise au point de vaccins, le tout premier vaccin contre le paludisme approuvé par l’OMS, le RTS,S/ASO1, ayant reçu l’approbation de Gavi, l’Alliance du vaccin, en vue de son administration aux enfants d’Afrique subsaharienne.
L’amélioration de la lutte antivectorielle (moustiquaires de nouvelle génération, technologies de forçage génétique, traitements antipaludiques et tests de diagnostic rapide plus sensibles) est également nécessaire, tandis que l’adoption par les pays de données en temps réel et d’approches de surveillance sophistiquées est indispensable pour mieux adapter la riposte face au paludisme au niveau infranational. En outre, la gestion et la surveillance efficaces des cas dans les communautés et l’amélioration de l’accès aux outils existants sont essentielles pour relever ces nouveaux défis et accélérer l’élimination du paludisme.
Le partenariat mondial fait progresser la lutte contre le paludisme
Depuis 2000, le partenariat mondial a permis de réduire de moitié les taux de mortalité dus au paludisme, d’éviter 1,7 milliard de cas de paludisme et de sauver 10,6 millions de vies. Un nombre croissant de pays ont également progressé vers l’élimination de cette maladie, 23 pays ayant enregistré trois années consécutives zéro cas de paludisme depuis 2000 et la région Asie du Sud-Est de l’OMS ayant atteint les objectifs mondiaux d’élimination du paludisme, à savoir une réduction de 40 % des cas et des décès au cours de la période 2015-2020.
Toutefois, les perturbations liées à la pandémie, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, la croissance démographique, l’augmentation des cas de paludisme dans les zones urbaines et l’émergence d’une résistance aux insecticides et aux traitements antipaludiques dans les pays touchés par le paludisme menacent les progrès réalisés à l’échelle mondiale.
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Contact
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Notes aux rédacteurs
*La méthodologie utilisée par l’Organisation mondiale de la Santé pour rendre compte des causes de décès chez les enfants de moins de cinq ans, telle que publiée dans The Lancet, montre que l’impact du paludisme en Afrique est plus élevé que les estimations précédentes pour la période 2000-2020.
Principaux résultats du Rapport 2021 sur le paludisme dans le monde
- Depuis 2000, l’engagement et le partenariat mondiaux ont permis de sauver 10,6 millions de vies et d’éviter 1,7 milliard de nouvelles infections par le paludisme.
- Au total, 241 millions de cas de paludisme ont été signalés dans le monde en 2020, soit une augmentation de 14 millions (+ 6 %) par rapport à l’estimation révisée de 2019.
- Au total, 627 000 décès dus au paludisme ont été signalés dans le monde en 2020, soit une augmentation de 69 000 (+ 12 %) par rapport à l’estimation révisée de 2019.
- L’Afrique subsaharienne représente 95 % des cas de paludisme dans le monde et 96 % des décès dus au paludisme dans le monde.
- Selon le Rapport 2021 sur le paludisme dans le monde, le financement mondial de la prévention, du contrôle et de l’élimination du paludisme s’est élevé à 3,3 milliards de dollars US en 2020, un montant bien en dessous des 6,8 milliards de dollars US nécessaires.
De plus amples informations sur le Rapport 2021 sur le paludisme dans le monde sont disponibles à l’adresse suivante : https://who.canto.global/v/WorldMalariaReport2021/
À propos du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme est la plus grande plate-forme mondiale de coordination des actions contre le paludisme. Fondé en 1998 sous le nom de Partenariat Roll Back Malaria (RBM), il mobilise les efforts et les ressources et forge un consensus entre les partenaires. Le Partenariat regroupe plus de 500 partenaires, dont les pays impaludés, leurs partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé, des organisations non gouvernementales et communautaires, des fondations et des institutions du monde universitaire et de la recherche. Le Secrétariat du Partenariat RBM est hébergé par le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) à Genève, en Suisse. endmalaria.org
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