Le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme se félicite aujourd’hui de la parution du dernier rapport intérimaire de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’initiative E2020, confirmant que le monde est en bonne voie d’atteindre une étape historique dans la progression de sa lutte contre le paludisme, 10 pays au moins étant bien placés pour atteindre la situation zéro cas de paludisme d’ici 2020. Parmi ces pays, la Chine et Le Salvador ont fait état de zéro cas de paludisme pour la deuxième année consécutive et l’Iran, la Malaisie et le Timor-Leste ont atteint zéro cas de paludisme indigène pour la première fois en 2018.
Le Dr Abdourahmane Diallo, directeur général du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme déclare :
« Parvenir au statut de “pays exempt de paludisme“ est un objectif de santé publique et de développement durable extrêmement important, et nous devons continuer à soutenir les pays dans leur poursuite de la lutte pour l’élimination totale du paludisme. Sans paludisme, les personnes sont en meilleure santé, plus productives à l’école et au travail, et les pays ainsi que les économies sont libres de réaliser leur plein potentiel. La Chine, Le Salvador, l’Iran, la Malaisie et le Timor-Leste poursuivent des efforts globaux pour éliminer l’une des maladies les plus anciennes et les plus meurtrières de l’humanité, et leur réussite prouve qu’un monde exempt de paludisme est non seulement possible, mais réalisable ».
Le dernier rapport d’activité intermédiaire de l’E2020 suit de près l’annonce faite le mois dernier selon laquelle l’Algérie et l’Argentine ont été certifiées « exemptes de paludisme » par l’OMS. Elles rejoignent le Paraguay et l’Ouzbékistan dans le groupe des derniers pays à atteindre cette étape au cours de l’année écoulée. Fait important, plus de la moitié de tous les pays touchés par le paludisme font état de moins de 10 000 cas de la maladie par an.
Parmi les pays identifiés dans le présent rapport, la performance de la Chine mérite une mention spéciale, car elle a fait baisser les cas de paludisme de quelque 30 millions dans les années 1940 à zéro en 2018. Les principaux facteurs de succès ont été un contrôle vectoriel pendant des décennies et une campagne de surveillance à l’âge d’un an, de trois ans et de sept ans, une approche pangouvernementale envers l’élimination du paludisme, une assistance financière et technique du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et une augmentation des ressources nationales consacrées à la lutte contre la maladie. Maintenant, la Chine marche dans les pas des Émirats arabes unis (AUE), passant d’un pays touché par le paludisme à un pays exempt de paludisme et ayant l’occasion d’aider d’autres pays proches de l’élimination du paludisme en devenant un donateur mondial dans la lutte contre le paludisme.
Le rapport d’activité de l’E-2020 indique également combien l’élimination du paludisme est fragile : les Comores, le Costa Rica, l’Équateur, le Mexique et la République de Corée ont tous fait état d’une augmentation des cas de paludisme chez eux en 2018.
Le Dr Diallo ajoute : « Nous ne pouvons pas relâcher nos efforts dans l’élimination du paludisme. Un nombre croissant de cas de paludisme dans plusieurs pays de l’E-2020 souligne la nécessité de renouveler l’engagement des gouvernements et des populations. L’élimination du paludisme dans les zones où l’endémie est faible libère des ressources mondiales pour lutter contre la maladie dans les zones qui sont les plus touchées. La dynamique est de notre côté, mais nous devons continuer à intensifier les efforts déployés à l’échelle mondiale pour mettre fin au paludisme, afin de réaliser notre objectif commun d’une situation dans le futur où aucun enfant ne meurt d’une piqûre de moustique.
L’initiative E2020 a été mise sur pied par l’OMS en 2016 pour suivre les progrès accomplis dans 21 pays où l’élimination du paludisme est proche. L’initiative cartographie les avancées vers l’une des cinq étapes énoncées dans la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 de l’Organisation mondiale de la santé et dans le plan stratégique 2018-2020 du Partenariat RBM – d’ici à 2020, éliminer le paludisme dans 10 pays dans lesquels la maladie a été transmise en 2015.