Les dirigeants des pays et l’ensemble des partenaires doivent redoubler d’efforts pour remettre la lutte contre le paludisme au rang des priorités, sinon le risque est grand de voir les cas et les décès augmenter considérablement dans les années à venir.
Les nouvelles conclusions publiées aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son Rapport annuel sur le paludisme montrent que la maladie demeure une menace mortelle pour des millions de personnes à l’échelle planétaire.
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme lance un appel aux dirigeants nationaux, aux décideurs politiques et aux donateurs pour qu’ils intensifient leurs efforts de lutte contre ce fléau et le remettent en haut de la liste de leurs priorités, faute de quoi les cas et les décès augmenteront certainement au cours des mois et des années à venir.
Ce dernier rapport montre aussi que les efforts des équipes à travers le monde et que les investissements faits pour renforcer les systèmes de santé ont porté leurs fruits, le nombre de cas et de décès évités en 2021 s’élevant respectivement à environ 185 millions et 997 000. De nombreux pays très près du but, à savoir l’élimination totale du paludisme, ont continué de progresser sur cette voie.
Après une hausse substantielle du nombre de décès au cours de la première année de la pandémie de COVID-19, ce nombre est resté stable en 2021. Ce résultat a été possible grâce aux efforts héroïques des pays et à des partenariats solides, malgré les défis importants auxquels les nations ont été confrontées au cours de cette période – non seulement la pandémie qui sévit, mais aussi les autres menaces biologiques qui vont croissant. Les cas de paludisme sont également restés stables dans l’ensemble, passant à 247 millions (soit 2 millions en plus). La seule note positive est que cette augmentation a toutefois été plus lente qu’entre 2019 et 2020. Pourtant, le combat contre le paludisme demeure à un point trop statique, en particulier en Afrique où le fardeau de la maladie reste accablant et disproportionné, ce continent concentrant globalement 95 % des cas et 96 % des décès.
Les obstacles à la lutte contre le paludisme, notamment le déploiement limité des outils disponibles, la résistance émergente aux médicaments, aux insecticides et l’absence de diagnostics, parallèlement à l’augmentation des coûts d’approvisionnement et de livraison, font que les financements requis pour recentrer les efforts et atteindre les objectifs mondiaux d’ici 2030 sont, aujourd’hui plus qu’hier, absolument nécessaires. Les crises humanitaires qui se multiplient et le ralentissement économique mondial de cette année pourraient compromettre davantage une situation déjà précaire.
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme appelle tous les pays à continuer à investir dans la lutte. Ces investissements sont indispensables pour renforcer les systèmes de santé et que tous ceux qui ont besoin d’accéder à des outils antipaludéens efficaces et ciblés, adaptés aux circonstances locales, puissent le faire et bénéficier d’une prise en charge de qualité dans le cadre de centres de soins primaires. Même si les outils actuels sont économiquement avantageux, l’effort d’investissement demeure pressant pour en développer d’autres ainsi que des solutions innovantes, et les mettre à l’échelle. Comme l’affirme l’OMS, il existe des opportunités prometteuses pour distribuer plus de moustiquaires à base de pyréthrinoïdes-PBO, et poursuivre les essais de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’utilisation de nouveaux produits de contrôle des vecteurs, de vaccins en cours de développement, d’immunisation passive avec des anticorps monoclonaux (dans le domaine de la chimioprévention) et de nouveaux tests diagnostiques.
La Dre Corine Karema, directrice générale intérimaire du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, affirme :
« Je tiens à féliciter tous les responsables des programmes nationaux de lutte contre le paludisme et des ministères de la Santé, qui ont fait preuve d’une immense résilience dans les pires moments. Grâce à leurs efforts et au soutien de tous les partenaires, et en particulier des donateurs, de nombreuses vies ont été sauvées, et le bilan mondial de la lutte contre le paludisme n’est pas aussi mauvais qu’il aurait pu l’être.
Cependant, de multiples menaces convergent et peuvent compromettre les progrès vers la réalisation de nos objectifs mondiaux.
Nous nous félicitons des importantes promesses faites par les donateurs du monde entier lors de la reconstitution des ressources du Fonds mondial en septembre. Mais alors que les engagements financiers atteignent un niveau historique – un exploit monumental dans un contexte économique aussi difficile – nous restons confrontés à un manque de moyens pour mettre fin au paludisme, nonobstant l’aide financière et le soutien technique d’autres donateurs clés, notamment l’Initiative présidentielle contre le paludisme et la Fondation Bill et Melinda Gates. Nous devons continuer à protéger les investissements réalisés à ce jour en renforçant les financements, sinon l’acquis si durement gagné au cours des dernières décennies ne sera que trop rapidement effacé.
Je garde l’espoir que nous pourrons vaincre cette maladie en continuant à travailler ensemble. Le paludisme continue de menacer et requiert une réponse urgente ; c’est pourquoi aussi notre engagement continu en faveur de l'innovation sera essentiel. Le parasite du paludisme et les moustiques qui propagent la maladie évoluent constamment – résistant à nos outils les plus efficaces –, ce qui signifie que nous devons garder une longueur d’avance en investissant dans la recherche et le développement Le fait est que nous disposons d’une réserve de projets de R&D prometteuse. Nous pouvons accélérer les progrès en optimisant et en ciblant tous les outils efficaces dont nous disposons déjà pour maximiser l’impact.
L'élimination du paludisme est possible. Depuis 2000, plus de 20 pays dans le monde ont atteint l’objectif de « zéro cas de paludisme », et d’autres pays en sont proches. Le renforcement du leadership national, la coordination régionale et l’intensification de la surveillance de la maladie seront des axes essentiels pour contrôler les cas de paludisme et l’éliminer dans ces pays. Il est donc primordial de les soutenir à mesure qu’ils se rapprochent du but pour parvenir, ensemble, à un monde exempt de paludisme. »
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À propos du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme est la plus grande plate-forme mondiale de coordination des actions contre le paludisme. Fondé en 1998 sous le nom de Partenariat Roll Back Malaria (RBM), il mobilise des ressources, engage à l’action et forge des consensus entre les partenaires. Le Partenariat rassemble plus de 500 partenaires, dont les pays impaludés, leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux du développement, des acteurs du secteur privé, des organisations non gouvernementales et communautaires, des fondations et des institutions du monde universitaire et de la recherche. C’est le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) à Genève, en Suisse, qui héberge le secrétariat du Partenariat RBM :
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