- Des ministres de la Santé africains issus de plusieurs pays parmi les plus touchés au monde par le paludisme se sont réunis aujourd’hui au Cameroun et se sont engagés à accélérer les mesures visant à réduire la mortalité due au paludisme
- Lors d’un événement organisé par l’Organisation mondiale de la santé, les dirigeants se sont engagés à mettre en œuvre des tactiques telles que le renforcement du leadership et l’augmentation du financement national des programmes de lutte contre le paludisme
- Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme se félicite de cet engagement accru et des efforts de collaboration déployés par les pays africains pour éliminer cette maladie
- Pour soutenir la mise en œuvre de la déclaration, le Partenariat RBM organise une manifestation parallèle avec les parlementaires et la société civile afin d’aider ces pays à accélérer la prise de mesures et à garantir la responsabilité
Mercredi 6 mars 2024 – Les ministres des pays africains les plus touchés par le paludisme ont signé aujourd’hui une déclaration marquant leur engagement à réduire la mortalité due au paludisme et convenant d’actions clés pour accélérer les progrès vers l’atteinte des objectifs mondiaux visant à mettre fin au paludisme.
Réunis à Yaoundé, au Cameroun, lors d’une conférence organisée par l’OMS, les ministres africains de la Santé se sont également engagés à investir davantage dans la technologie des données, à appliquer les derniers conseils techniques en matière de lutte contre le paludisme et d’élimination de cette maladie, et à renforcer les efforts de lutte contre le paludisme aux niveaux national et infranational. Ils se sont engagés à accroître les investissements dans le secteur de la santé afin de renforcer les infrastructures, la dotation en personnel et la mise en œuvre des programmes, d’améliorer la collaboration multisectorielle et d’établir des partenariats pour le financement, la recherche et l’innovation.
Cette déclaration marque un tournant historique dans la lutte contre cette maladie. L’Afrique reste le continent le plus touché par le paludisme, plus de 70 % des cas mondiaux étant rencontrés dans 11 pays africains, à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Soudan, l’Ouganda et la Tanzanie. Il est donc capital de mettre en place une réponse au paludisme suffisante dans ces pays pour sauver des vies et parvenir à instaurer un monde exempt de paludisme.
En signant la déclaration, les pays ont exprimé leur « engagement inébranlable à faire baisser plus rapidement la mortalité due au paludisme », et ils se sont engagés « à se tenir mutuellement et à tenir [leurs] pays responsables du respect des engagements énoncés dans la présente déclaration ».
Pour aider ces pays qui ont adopté l’approche « d’une charge élevée à un fort impact » (HBHI) à respecter leurs engagements et à accélérer la prise de mesures, le Partenariat RBM rassemble des parlementaires, des leaders d’opinion et la société civile lors d’un forum régional parallèle sur le paludisme qui se poursuivra jusqu’à demain, le 7 mars 2024, afin d’élaborer ensemble un plan d’action SMART et un solide mécanisme de suivi et de responsabilisation. Dans le cadre de ce forum, les dirigeants africains s’attacheront à garantir la mobilisation de fonds nationaux et l’engagement des communautés en faveur de l’éradication de la maladie à la suite de la conférence des ministres de la Santé. En outre, les participants ont suivi une formation portant sur les stratégies, les outils existants et le financement de la lutte contre le paludisme.
Le Partenariat RBM s’est engagé à mener une action concrète et coordonnée en vue de l’élimination du paludisme et à mieux faire comprendre comment cet objectif peut être atteint. En collaboration avec des partenaires tels que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Impact Santé, le partenariat contribue à sensibiliser le public à la maladie par le biais d’initiatives éducatives. Il collabore également avec des organisations actives sur le terrain dans les pays où la maladie est endémique pour mettre en œuvre des stratégies efficaces de lutte contre le paludisme, fondées sur le soutien et l’action au niveau communautaire.
Le Dr Michael Charles, Président-directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, explique :
« Cette déclaration marque une étape importante dans la lutte contre le paludisme, non seulement pour les pays concernés, mais aussi pour le monde entier. Si nous parvenons à réduire de manière significative le nombre de cas de paludisme et de décès dans ces pays qui ont adopté l’approche “d’une charge élevée à un fort impact”, nous nous rapprocherons fortement de l’élimination de cette maladie au niveau mondial.
La collaboration joue un rôle crucial pour favoriser une réponse au paludisme coordonnée à l’échelle de l’Afrique, et nous sommes ravis de travailler aux côtés de nos partenaires pour réunir les principaux décideurs afin de traduire la Déclaration de Yaoundé en un plan d’action concret qui permettra à ces pays d’intensifier rapidement leurs activités de lutte contre le paludisme et de respecter les engagements qu’ils viennent de prendre, et par lequel leur responsabilité restera engagée. »
La lutte contre le paludisme progresse dans de nombreux pays du monde. Le Cap-Vert est le dernier pays à avoir été officiellement certifié exempt de paludisme par l’OMS, au début 2021. Cependant, dans l’ensemble, la lutte contre le paludisme stagne depuis 2017, et l’on pense aujourd’hui que la moitié de la population mondiale est exposée au risque de le contracter. Les menaces biologiques et le changement climatique renforcent le défi que représente le paludisme, et les niveaux d’investissement actuels et la couverture des interventions de lutte contre le paludisme ne seront pas suffisants pour atteindre les objectifs de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme (STM) pour 2025, à savoir une réduction de 75 % des taux de mortalité et de l’incidence du paludisme. Les progrès accomplis quant aux cibles correspondantes du troisième objectif de développement durable (ODD) pour 2030 ne sont pas non plus au rendez-vous.
Avec les outils actuels – tels que la lutte antivectorielle, les chimiothérapies préventives et les vaccins –, cette déclaration ainsi que le plan d’action et le mécanisme de responsabilisation qui en découlent marquent une étape importante dans la lutte contre le paludisme. En combinant ces différents moyens, il sera possible de réduire l’incidence du paludisme et de faire considérablement baisser la mortalité dans ces pays qui ont adopté l’approche HBHI, mais aussi de minimiser la menace mondiale.