Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme salue la déclaration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vient de certifier l’Algérie et l’Argentine exemptes de paludisme. L’Algérie devient le troisième pays africain à atteindre cet objectif[1], tandis que l’Argentine est le second pays d’amérique latine certifié exempt de paludisme, un nouveau succès dans la lutte contre la maladie depuis 1973.
Cette performance des deux pays porte à six le nombre de pays certifiés exempts de paludisme au cours des quatre dernières années, après les Maldives en 2015, le Sri Lanka en 2016 et l’Ouzbékistan et le Paraguay en 2018. Tous démontrent que l’élimination du paludisme est possible lorsque le pays bénéficie d’un leadership national tenace et de ressources financières appropriées.
Cette bonne nouvelle annoncée par le directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesu, lors d’une rencontre coorganisée par le Partenariat RBM en marge de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève intervient après des décennies de lutte contre la maladie et ses effets. Les dirigeants de l’Algérie et de l’Argentine ont, au cours de ces dix dernières années, mené à bien cette entreprise sans jamais relâcher les efforts nationaux. Parmi les facteurs essentiels de leur réussite, on peut citer la mise en œuvre d’un système de santé universel qui a permis d’améliorer le diagnostic et de mieux prendre en charge la maladie, une collaboration transfrontalière efficace dont le rôle a été de limiter la transmission de la maladie et de réagir rapidement en cas d’épidémies, et des systèmes de surveillance solides grâce auxquels chaque cas de paludisme a pu rapidement être identifié et traité.
Aujourd’hui, un nombre toujours croissant de pays se rapprochent de l’élimination du paludisme. Certains sont sur le point d’atteindre cet objectif de santé publique et de développement durable d’une importance cruciale : la Chine et le Salvador. Ces deux pays n’ont plus enregistré de cas de paludisme depuis 2017. D’après le rapport sur le paludisme dans le monde de 2018, 46 pays ont par ailleurs enregistré moins de 10 000 cas de paludisme. En attendant, l’OMS s’attend à ce qu’au moins 10 pays qui étaient impaludés en 2015 fassent état d’une année exempte de paludisme d’ici à 2020, comme elle l’explique dans sa Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016–2030[2].
Dr. Abdourahmane Diallo, directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, a déclaré :
« Le fait que l’Algérie et l’Argentine aient été certifiées exemptes de paludisme est une avancée remarquable pour ces deux pays. Outre la sauvegarde de vies précieuses et le renforcement de leurs systèmes de santé, la disparition du paludisme sur le territoire national devrait procurer des avantages économiques externes à ces pays qui leur permettront de consacrer leurs ressources à d’autres priorités en matière de santé et de développement, d’améliorer la productivité de leur main-d’œuvre et de renforcer l’assiduité scolaire. »
« Les pays impaludés disposent désormais de deux nouveaux modèles d’élimination du paludisme. Le succès de cette entreprise repose sur un accès universel aux services qui permettent de détecter, de prendre en charge et de soigner le paludisme : personne ne doit être laissé pour compte. Alors que pour la première fois depuis plus d’une décennie les cas de paludisme augmentent dans les pays les plus touchés, il est essentiel de célébrer ces victoires et d’en tirer les leçons. »
« Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme félicite l’Algérie et l’Argentine pour leur détermination sans faille à investir des ressources humaines et financières au profit de leurs citoyens. Nous saluons les efforts accomplis à l’échelle internationale qui nous rapprochent d’un monde exempt de paludisme. »
Mme Mirta Roses Periago, épidémiologiste argentine, directrice émérite du Bureau sanitaire panaméricain (PAHO) et membre du conseil d’administration du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, ajoute :
« Suite à la certification d’élimination du paludisme du Paraguay l’année dernière — la première sur le continent américain en 46 ans — le succès argentin signale un nouvel élan dans la lutte contre le paludisme en Amérique latine, tout en donnant un bel exemple à suivre pour les autres pays impaludés de la région. »
« L’Argentine a réussi son pari en adoptant une approche ciblée, en concentrant ses efforts là où le nombre de cas était le plus important, à savoir les régions du Nord. La collaboration transfrontalière avec la Bolivie s’est également révélée essentielle dans la réussite argentine et encourage désormais les pays voisins de la région à envisager la mise en place d’initiatives de collaboration transfrontalière en vue de maîtriser la maladie. Vu que certains pays latino-américains connaissent actuellement une recrudescence des cas de paludisme, les systèmes robustes de surveillance qui ont permis à l’Argentine de garantir l’absence de nouveaux cas de paludisme doivent faire l’objet de priorités dans la durée. »
Dr. Winnie Mpanju-Shumbusho, présidente du conseil d’administration du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, déclare :
« Être certifiée exempte de paludisme constitue une consécration particulière pour l’Algérie, puisque près de 90 % des cas de paludisme dans le monde sont contractés en Afrique. Par une volonté politique forte et une stratégie de surveillance efficace, l’Algérie a démontré que l’élimination durable des cas de paludisme est possible, et nous espérons qu’elle servira d’exemple au reste de l’Afrique. »
« L'appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principale source de financement du paludisme représentant près de 60% des fonds internationaux disponibles pour lutter contre la maladie, a également joué un rôle déterminant dans l'assistance fournie à l'Algérie dans le pays. Le succès de l'Algérie en témoigne l'importance de l'objectif de financement de 14 milliards de dollars fixé par le Fonds mondial pour la sixième reconstitution, plus tard cette année. »
Remarques à l’attention de l’éditeur
Si vous souhaitez organiser une entrevue ou obtenir de plus amples informations sur l’élimination du paludisme en Algérie et en Argentine, vous pouvez contacter le service de presse du Partenariat RBM géré par l’agence Grayling en envoyant un courriel à l’adresse RBMPartnership@grayling.com ou en appelant le +44 (0) 20 3861 3747.
Pays exempts de paludisme : le nombre de pays exempts de paludisme s’élève désormais à 106, dépassant ainsi les 88 pays où le paludisme reste endémique.
Le Fonds mondial : le Fonds mondial constitue la principale source de financement international pour la lutte contre le paludisme. Il représente près de 60 % des fonds destinés au ciblage de la maladie et 44 % de toutes les ressources consacrées à la prévention et à la prise en charge du paludisme. Le Fonds mondial souhaite intensifier la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme avec pour objectif la levée de pas moins de 14 milliards de dollars US lors de sa sixième Conférence de reconstitution des ressources en octobre prochain. Un Fonds mondial pleinement financé peut sauver jusqu’à 16 millions de vies, réduire de moitié les taux de mortalité imputables à ces trois maladies et éviter que 234 millions de personnes ne soient infectées d’ici 2023.
Présentation du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme représente la plus grande plateforme mondiale de coordination des actions de lutte contre le paludisme. Fondé en 1998 sous le nom de Partenariat Roll Back Malaria (RBM), il mobilise les efforts et les ressources et établit un consensus entre les partenaires. Le Partenariat regroupe plus de 500 partenaires, parmi lesquels des pays impaludés, leurs partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé, des organisations non gouvernementales et communautaires, des fondations et des institutions du monde universitaire et de la recherche. https://endmalaria.org/fr
[1] L’île Maurice est le premier pays africain à recevoir la certification en 1973, suivi du Maroc en 2010.